Logiciels lents, les utilisateurs ne pardonnent pas

18 Décembre 2015

Une seule chose est pire qu’un logiciel qui bug : un logiciel lent. Les utilisateurs peuvent pardonner certains bugs ou quelques ratages de temps en temps si leur expérience est globalement fluide. Mais à l’inverse, au-delà de la frustration, c’est de la rage que va engendrer le cumul de toutes ces petites attentes tout au long de la journée.

Alors pourquoi les performances et la réactivité d’une application ou d’un logiciel sont-elles si critiques ?

Parce que notre cerveau n’aime pas attendre. Il n’aime pas être ralenti dans une tâche, et perdre le fil. Rien n’est pire pour lui. C’est comme interrompre un sprinteur juste avant la ligne et lui faire perde la victoire. Malheureusement ce concept est très souvent ignoré par les développeurs. Pour comprendre la cause de cet effet, il est nécessaire d’analyser la psychologie de la perception.

300ms

C’est le temps au-delà duquel l’utilisateur commencera à percevoir un délai dans l‘exécution de la tâche. En dessous de ce seuil, le cerveau ne retient qu’un enchainement fluide voir instantané.

1s

Jusqu’à 1 seconde, l’utilisateur percevra un petit délai, mais celui ne sera pas suffisant pour interrompre le fil de sa pensé. Bien que l’enchainement ne paraitra pas fluide, l’apparition de petits délais entre 0,5s et 1s reste acceptable. Cependant si leur accumulation dans le temps est trop fréquente, le sentiment de lenteur sera aggravé.

5s et plus

Au-dessus de 5s, on rentre dans le royaume de l’agacement. Et cet agacement, perçu ou non, entraine des comportements négatifs : renoncement à agir, frustration et perte de confiance.

En tant qu’ingénieur, notre devoir est d’instaurer une pleine confiance entre l’utilisateur et l’application. Bien que cette confiance découle de plusieurs facteurs, l’esprit humain est ainsi fait qu’avant toute chose, le plus important pour lui, c’est de ne pas lui faire perdre son temps.